jeudi 18 décembre 2014

Le paradoxe du Chief Digital Officer

Installer un Chief Digital Officers au sein d'un comité exécutif serait une fausse bonne idée pour Pascal Cagni, l'ancien vice-président d'Apple Europe.
Les CDO (Chief Digital Officer) semblent avoir déjà gagné la bataille du management et des comités exécutifs, où ils siègent chaque jour plus nombreux : selon le cabinet américain Gartner, 25 % des entreprises devraient avoir leur CDO d'ici à 2015.
Leur rôle ? Augmenter l'« intensité numérique » de toutes les fonctions de l'entreprise, faire passer les organisations de l'ère de la méfiance numérique à celle de la performance digitale.

Il y a urgence : toujours selon les experts de Gartner, il y a 12 ans, les dépenses consacrées au numérique étaient équivalentes à 20 % du budget des systèmes d'information géré par le directeur informatique (CIO). En 2020, ce montant devrait être équivalent à 90 % du budget IT !

Séduisante pour beaucoup, l'idée même du CDO est à mon sens l'archétype de la fausse bonne idée, à peu près aussi pertinente que la nomination d'un CEO (Chef Electricity Officer) au moment de l'invention de l'électricité.
Car le virage numérique n'est pas une option tactique mais bien un impératif stratégique. Il doit irriguer et impacter la structure même de l'entreprise et la sensibilité de tous ses dirigeants (opérationnels et fonctionnels) et de tous ses administrateurs.
En attendant le changement de génération et la prise de pouvoir, inéluctable, par les « natifs numériques » (« digital natives »), les CDO continueront donc à travailler paradoxalement à leur propre perte, en préparant avec enthousiasme, à tous les niveaux de l'entreprise, ce jour probablement pas si éloigné où le numérique ira de soi.
A moins qu'ils ne préparent leur propre triomphe ? Après tout, le profil idéal du CDO d'aujourd'hui ressemble étrangement au profil… du CEO de demain !

Une fois n'est pas coutume, je reprends les propos de Pascal CAGNI (administrateur de sociétés, investisseur et ancien vice-président d'Apple Europe) dans les ECHOS pour souligner et peut être alimenter une discussion sur la nécessité ou non d'avoir un CDO dans son comité exécutif. Pour ma part, on se trouve dans une situation similaire à celle de la parité: en attendant qu'elle arrive, il faut des cotas! De même en attendant que la digitalisation ne devienne naturelle et soit partie intégrante de la pensée de chacun dans l'entreprise il faut que quelqu'un force un peu le trait et accélère cette mutation pour ne pas louper le coche des opportunités qu'elle apporte. Il pourra ensuite disparaître tranquillement quand les managers de la génération Y nés dans le numérique seront aux commandes.
Votre avis sur la question m'intéresse. Merci.


Technocool.fr

mardi 16 décembre 2014

Trop stressé? Songez à diminuer votre consultation d'email.





Une étude canadienne menée par l'université de la Colombie-Britannique et relayées par "Mashable", montre qu'il y aurait un lien entre la fréquence de consultation de son courrier électronique et son niveau de stress. Il serait donc possible d'améliorer son bien-être en diminuant significativement le nombre de vérifications quotidiennes de sa boîte de réception.


 Pour cette recherche les universitaires ont surveillé 124 adultes pendant deux semaines. Durant les sept premiers jours, ils ne devaient pas vérifier leur boîte aux lettres plus de trois fois par jour. Puis au cours de la deuxième semaine, ils pouvaient consulter leurs mails autant qu'ils le désiraient. Ils y étaient même encouragés.

Les participants ont rempli chaque jour un questionnaire pour évaluer leur niveau de stress. Devinez le résultat? Les personnes étaient moins stressées pendant la première semaine. Celle durant laquelle ils ont pris de la distance avec leur boîte de réception!

En moyenne, une personne consulte son courrier électronique quinze fois par jour! Et c'est une moyenne!!! Pour faire baisser son stress, il faudrait donc diviser par cinq ses habitudes. Est-ce réaliste? A l'heure de l'hyper-connexion les internautes seraient-ils prêts à limiter la consultation du mail pour être plus détendus? Ca je n'y cois pas! Surtout avec les notifications qui surgissent pour signaler l'arrivée d'un nouveau mail et les terminaux (smartphones, tablettes...) qui permettent d'y accéder en permanence, je parierais plutôt pour au contraire une augmentation de cette fréquence!


Ce phénomène est bien connu du corps médical. Ils appellent ce syndrome "FOMO" (Fear Of Missing Out - peur de manquer quelque chose), il ne concerne pas seulement les mails, mais plus généralement les réseaux sociaux, les SMS et tout autre forme de contact électronique avec autrui. Par crainte de rater quelque chose d'intéressant, on multiplie les vérifications.  Il existait bien avant l'informatique et on avait des personnes qui restaient chez elles proche de leur téléphone de peur de manquer un appel. Un chanteur en a même fait la part belle dans une de ses chansons fameuses:
"Comme quelqu'un qui n'a plus personne
S'endort près de son téléphone
Et sourit quand on le réveille
Mais ce n'était que le soleil"

La reconnaissance de tous nos followers à celui qui donne le nom de cet extraordinaire chanteur! A vos disques…


Technocool.fr

mercredi 10 décembre 2014

DSI et directeur marketing unis mais étrangers!!!

A l’heure de la numérisation accélérée des entreprises, le dialogue entre les DSI et les directeurs marketing est stratégique. Mais même avec la meilleure volonté du monde, la communication peut avoir du mal à passer car pour ces deux métiers certains mots n'ont pas le même sens!

Une étude menée aux Etats Unis par EPAM Systems et The CMO auprès de 400 DSI et Directeurs marketing pointe 4 mots clés dont le sens est radicalement différents pour les deux responsables : produit numérique (ou digital product), plateforme, agile et omnicanal.

L’étude étant américaine, elle ne traite pas d’un autre flou que l’on rencontre en France entre le sens du mot digital et du mot numérique. Récemment, lors de l’assemblée générale de l’EBG, le 24 juin dernier, Anne Jourdain, directrice digitale de GDF Suez Europe avait précisé pour sa part que, "le digital pour nous, c’est ce qui est tourné vers le client, et le numérique, ce sont nos systèmes internes".

La plateforme:
Mot que l’on retrouve de manière récurrente dans les discussions. Pour le DSI, c’est un ensemble d’outils logiciels pré-configurés qui servent à construire rapidement un produit digital. Vu du service informatique, il est alors préférable qu’une plateforme puisse s’interfacer avec les systèmes existants de l’entreprise via des interfaces applicatives (APIs) et des outils de développement (SDK).

Pour le directeur marketing, une plateforme c’est un système complet qui réalise un besoin particulier. Il peut s’interfacer avec les systèmes de l’entreprise, ou pas. On voit déjà que l'on ne parle pas de la même chose!

Agile:
Autre mot clé et souvent employé. Pour le DSI, c’est une méthode de développement des logiciels, qui est extrêmement flexible avec des définitions volontairement ambiguës des dates de remise et de la nature des livrables.

Pour le directeur marketing, être agile c’est un état désiré dans lequel l’entreprise peut changer rapidement de direction selon les conditions d’évolution du marché. Là on est très loin!

Omnicanal:
Pour le DSI ce sont des systèmes qui sont totalement intégrés, et où les flux de données en temps réel circulent depuis et vers tous les terminaux, sans souci de leur localisation géographique ni de leur activité.

Pour le directeur marketing, c’est une expérience client qui est cohérente et appropriée à chaque point de contact et en tout lieu. Ici on pourrait trouver des points de compréhension.

Un produit digital:
Ou produit numérique, pour un DSI c’est un logiciel développé spécifiquement pour les besoins opérationnels et les capacités uniques de l’entreprise. Vu de la DSI, ce logiciel  nécessite une gestion continue et à long terme. Il est souvent déployé et financé en associant des coûts d’investissement et des coûts d’exploitation.

Pour le directeur marketing, un produit numérique (ou digital), c’est une solution achetée sous la forme d’un logiciel packagé pour des besoins pointus. C'est en d'autres termes un produit dématérialisé. Sur ce point, aucune entente n'est possible!

Ce que révèle cette étude est bien la difficulté de mettre ensemble des personnes dont la formation et la culture sont très différentes et qui souvent ne voient les choses qu'à l'aulne de leur propre compréhension. On comprend donc la difficulté que peuvent avoir les entreprises à mener leur mutation digitale alors qu'il suffirait peut-être de commencer par refondre le vocabulaire des personnes devant intervenir sur le projet.

Avez-vous eu des expériences proches de celle-ci?


PML www.technocool.fr

mardi 2 décembre 2014

Ca y est le e-constat est là!

Comme je vous l'avais annoncé il y a quelques jours sur technocool.fr, à partir d’aujourd'hui, l’ "e-constat", qui facilite la vie des automobilistes qui ont eu un accident est disponible au téléchargement pour iPhones et Smartphones sous Androïd.

Plus de paperasserie ni de formulaires papier, l'évolution c'est l’e-constat, le constat à remplir sur votre Smartphone. Il reprend exactement la présentation du constat, tel que vous le connaissez, sur papier  avec les mêmes cases à remplir: les mêmes circonstances d’accident à décrire, le même schéma à faire. Exactement les mêmes cases à remplir que sur le constat papier mais sur votre téléphone et du bout de vos doigts.

Comme moi vous pouvez télécharger l’application: "e-constat" sur GooglePlay ou sur l'Appstore.

Sur l'écran de votre Smartphone, vous allez remplir toutes les cases en sept étapes successives.
Les premières concernent vos coordonnées et celles de votre assureur, le N° de contrat. Vous pouvez les pré-remplir, elles seront sauvegardées dans votre application. Cela vous fera gagner du temps le jour ou vous en aurez besoin car cette partie est souvent longue à remplir à chacun son tour. Ensuite après un accident, vous allez cocher les cases, avec votre doigt, indiquer le point de choc  aussi, avec votre doigt.

Et pour le schéma me direz vous? Vous allez le dessiner avec votre doigt, placer les voitures avec des flèches pour indiquer le sens de déplacement, ajouter des panneaux. Vous verrez c’est assez ludique et sympa à faire, même si la circonstance ne l'est pas!
Si vous ne vous sentez pas à l'aise pour faire le dessin avec le doigt, vous pouvez le faire sur un papier et le photographier. Vous avez la possibilité de joindre des photos, pour les dégâts apparents de chaque véhicule.
Il est possible de faire tout cela sur un seul et même Smartphone ou alors pour gagner du temps, chacun utilise son propre Smartphone. Dans ce cas, pour être sur d'être sur le même constat, un code est envoyé, qui correspond à l'accident que vous êtes en train de déclarer.
A la fin, vous signez le constat  bien sûr avec le doigt sur l’écran tactile. La il faut s'entrainer un peu car nous ne sommes pas très habitués à signer avec le doigt. Si vous avez un stylet, c'est plus simple.
Si par hasard, vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord avec l’autre automobiliste, comme avec un constat classique, chacun remplit un constat et l’envoie de son côté.

Après, c'est là que ça change tout, c'est automatique et franchement plus simple. Pour expédier le constat, il vous suffit de valider en cliquant, il part automatiquement à votre assureur. Vous recevez une confirmation de réception, par SMS. C’est un gros avantage car le fait de devoir expédier le constat, dans les cinq jours ouvrés, après l’accident est souvent stressant.
De plus vous allez aussi recevoir un mail, qui vous donne en pièce jointe votre constat en Pdf . Vous pouvez l'imprimer sur papier  si vous tenez absolument avoir une trace matérielle.

Ce e-constat n'est pas obligatoire, mais dans ce cas on peut dire que la technologie simplifie les choses. A suivre.

Le site officiel: http://www.e-constat-auto.fr/

Si vous l'avez essayé, pouvez-vous m'en faire un témoignage? Merci d'avance.



lundi 1 décembre 2014

Les Applications Mobiles sont à peine nées qu'elles sont menacées de disparaître!

L'essor et l'évolution des notifications et des objets connectés sont en train de faire passer les applications du statut d'utilisation tel qu'elles étaient conçues à celui d'outil de diffusion de contenu. Certains prévoient même que la navigation sur un écran de Smartphone constellé d'icône d'applications ayant une fonction indépendante est en train de mourir.
La faute à qui? Les notifications push qui deviennent interactives! A mesure que les notifications s'enrichissent en contenus et actions, l'application ne deviendra plus qu'un outil de publication et non plus une destination d'interaction. On n'interagit de moins en moins directement avec une application depuis cette application, on le fait désormais de plus en plus depuis d'autres espaces tels que le centre de notifications ou l'interface d'un objet connecté. Ceci nous vient des changements apportés par iOS et Android KitKat aux notifications qui jouent de moins le rôle d'appel à revenir dans l'application qu'elle ne le faisaient initialement mais proposent une réponse directe.
Le centre de notifications s'enrichit au fil du temps. Les notifications deviennent interactives. Plus besoin d'ouvrir l'application. L'expérience a lieu au sein de l'écran d'accueil et permet aux utilisateurs de réagir à une notification sans avoir à jongler avec les applications. Au lieu de devoir appuyer pour lancer l'application adéquate, un simple glissement du doigt sur l'écran permet de faire le choix de masquer la notification ou d'accéder à un écran de réponse rapide, pour retweeter un tweet ou répondre à un message WhatsApp, par exemple. Une logique qui devient d'autant plus forte que les notifications s'enrichissent de cards et de widgets.
L'expérience utilisateur va-t-elle se déporter entièrement hors de l'application vers ce centre de notification ? Non car tous les utilisateurs ne font pas d'opt-in et ne demandent pas les push de notifications. Par ailleurs, les notifications sont un rappel qui permet de créer de l'interaction, elles ne permettrons jamais de reproduire l'intégralité de ce que propose l'application comme dans Le Monde ou Flipboard dont l'expérience utilisateur est si riche qu'elle doit nécessairement être hébergée au sein de l'application. Mais il est sur que si l'application ne propose pas grand chose, on peut facilement éviter d'y aller ce qui peut être le cas des applications de messagerie par exemple pour lesquelles un simple popup suffit à remplir l'usage.
Apple et Google ont ouvert un robinet avec ces nouvelles fonctionnalités déployées sur le centre de notification mais pourraient très bien faire marche arrière car leur intérêt n'est pas que les marques squattent abusivement cet espace. Apple n'a, par exemple, pas hésité à supprimer Neato, widget de prises de notes qui s'intégrait directement dans la page de notification.

L'apparition des objets connectés va sans doute faire évoluer la stratégie mobile des marques. Aujourd'hui les "devices" et écrans sont nombreux, le contenu doit être fragmenté de façon à être diffusé sans différence sur chaque support ou plateforme. L'application va devenir le catalyseur de la stratégie mobile, diffusant du contenu via les centres de notifications et les interfaces des objets connecté... et interagissant avec l'univers Web mobile. Nous allons donc assister à la réelle connexion des deux mondes qui ne se parlaient pas beaucoup: le web mobile et les développeurs d'application. Avec le développement du "deep linking" il est plus facile d'aller d'une d'application vers une autre application ou d'un site mobile vers une application. Un univers enfin décloisonné, avec le monde des applications et du Web mobile bien imbriqués, et des rebonds sur les interfaces des objets connectés.

Ceci pourrait non seulement sauver les applications mobiles mais donner naissance à de véritables écosystèmes mobiles comme Facebook l'a déjà bien commencé.
Et si, plus que la fin de l'Internet des apps, il s'agissait tout simplement de la fin de l'Internet mobile tel que l'on connait ?

Une bonne nouvelle pour les utilisateurs!