vendredi 24 avril 2015

"Mobile Friendly" bilan 3 jours après le "tsunami" de Google

Après Panda en 2011 et Pinguin en 2012, la nouvelle modification profonde de l'algorithme de Google est tombée le 21 avril: "Mobile Friendly" quels en sont les effets 3 jours après?
Suivant sa logique profonde de satisfaire au mieux les demandes des utilisateurs finaux, Google fait constamment évoluer l'algorithme de son moteur de recherche afin de coller au mieux aux usages des surfeurs sur internet. Plusieurs centaines de personnes travaillent sur ce sujet en permanence et cela produit des évolutions constantes mais souvent des ruptures brutales comme l'ont été Panda et Pinguin. Cette nouvelle évolution contrairement aux habitudes de Google est annoncée depuis plusieurs mois.
Pourquoi cette évolution majeure? Deux réponses:
  1. Nous avons franchi très récemment la barre des 50% de fréquentation d'internet sur mobile. Cela veut dire que plus de la moitié des internautes surfent plutôt depuis leur smartphone que depuis leur ordinateur. Partant de ce constat qui ne va aller qu'en augmentant, Google est soucieux que ces internautes puissent lire correctement les sites vers lesquels il les oriente à travers ses résultats. But louable si on le prend au pied de la lettre! Si on s'en tient à l'objectif avoué et annoncé par les fondateurs de Google de satisfaire  au mieux les demandes des utilisateurs finaux, on est bien la dans l'esprit mais il n'y a pas que ça.
  2. Le fait que les sites ne soient pas aussi lisibles ni si utiles sur mobiles que sur ordinateur fait monter le taux de transfert vers des applications dédiées sur mobiles qu'elles soient iOS, Androïd ou Windows Phone. Hors les revenus publicitaires venant de ces applications sont loin d'avoir rattrapés ceux d'internet. Il était donc impératif pour Google de limiter cette fuite!


Le passage officiel c'est fait le 21 avril dernier. En fait il semblerait que les choses aient commencées un peu avant en sous-marin. Hors d'après des études, les sites et pas des moindres ne sont pas prêt du tout malgré la mise en garde préventive qu'avait fait Google depuis quelques mois et la mise en place d'un outil permettant de tester son site en direct. En France on estime qu'entre 60% et 65% des sites ne sont pas adaptés au mobile.
Trois jours après, si on regarde ce qui a changé dans les résultats, on peut effectivement noter certaines différences. La société YODA spécialiste en référencement naturel a pu mesurer des baisses de popularité allant de -0,6% pour le site ameli.fr à -36% pour rueducommerce.fr. Le gros du peloton (canal+,BNP, leboncoin, …) se situe entre -10% et -15%. En regardant d'un peu plus prêt, on s'aperçoit que des sites prévus pour les mobiles viennent remplacer les sites classiques. Ainsi, pendant que le site rueducommerce.fr voit sa popularité baisser, le site m.rueducommerce.fr voit la sienne monter d'autant. On peut voir l'efficacité des stratégies qui avaient été un peu anticipées. Pour ceux qui ne l'ont pas encore fait, les 65%, il est grand temps de réagir sous peine de se retrouver relégué au dela de la page 2 ce qui signifie la mort. Il y a donc un beau marché qui s'est ouvert pour les agences web qui sauront détecter les retardataires.


mardi 14 avril 2015

Transformation Digitale, tous ne sont pas égaux!

Face à un monde qui change de plus en plus vite:
  1. Le consommateur a changé plus vite que les entreprises, il a adopté les technologies numériques, il est devenu acteur de sa consommation, il cherche à créer du sens et du lien.
  2. Des innovations de rupture font entrer de nouveaux acteurs qui font vaciller les colosses. Au delà des ruptures technologiques, ce sont les convergences qui font émerger de nouveaux usages.
  3. Les modèles économiques se décloisonnent. Même si le savoir faire garde de la valeur, il ne peut plus être la seule source de revenus de l'entreprise qui doit se construire autour des usages de ses clients au risque de se le voir prendre par un inconnu qui aura su proposer un usage plus approprié (simple, actuel, social…)
  4. Le développement des technologies de la connaissance permettant de personnaliser la relation avec des millions de personnes.

L'entreprise doit se réinventer. Sa transformation digitale est l'acquisition d'un état d'esprit qui met les préoccupations de ses clients au cœur de la réflexion et de l'évolution de l'entreprise. Il n'est donc pas seulement question de répondre aux envies des clients comme le fait le marketing  mais d'entrer dans une vision comportementale qui vise la nature profonde de l'humain car des préoccupations naissent les envies. 
Une telle attitude va avoir 2 conséquences principales:
  1. il faut mieux connaître ses clients,
  2. comme ses préoccupations changent très vite il faut devenir agile. 

L'évolution des nouvelles technologies permet de faire aujourd'hui avec des millions de clients ce que l'on pouvait faire hier avec une poignée. La transformation digitale de l'entreprise va donc lui permettre de faire évoluer son business model avec l'aide des technologies numériques. 

Trois types de pratiques vont s'appliquer selon le contexte:
  1. Défensive: Sans bouleverser l'existant, c'est une expansion du cœur de métier en développant de nouveaux accès aux produits ou services. C'est le règne du Marketing Digital, des politiques Omnicanales et de la complémentarité entre les différents services. Elle permet de générer du business incrémental et de rattraper un certain retard.
  2. Offensive: En améliorant l'existant, c'est un élargissement du cœur de métier qui va permettre de compléter l'offre par des partenariats, des nouveaux modes de vente et un nouveau mode relationnel avec ses clients. Elle nécessite souvent la présence d'un chef d'orchestre pour driver toutes les initiatives dans le même sens (un Chief Digital Officer). Elle a l'avantage de ne pas casser l'existant et de développer un business incrémental et de faire naitre parallèlement les pousses du business de demain par des expérimentations des méthodes agiles.
  3. Rupture: Par la mise en place d'une structure d'innovation c'est une modification profonde du business model existant. Croissance externe et recherche de pépites sont ses atouts maitres accompagnés de l'intégration des clients dans le processus de création. 

Aucune des trois n'est idéale et certainement un mix des trois taylormade à l'entreprise est à chercher. Il faudra y ajouter les transformations au niveau des organisations qui assureront le déploiement sans faire table rase des acquis ni de l'expérience qui ont fait le succès de l'entreprise sur ces marchés.

Dans quelle catégorie pensez-vous vous trouver?


Pml Technocool.fr

jeudi 2 avril 2015

Stromae contre les réseaux sociaux avec Carmen

"L'amour est comme l'oiseau de Twitter / On est bleu de lui seulement pour 48 heures / D'abord on s'affilie, ensuite on se follow / On en devient fêlé, et on finit solo / Prends garde à toi".

Fidèle au texte de sa chanson, le clip de "Carmen" met en scène la caricature de Stromae poursuivie par un oiseau bleu (référence au logo de Twitter, mais en nettement plus grassouillet, et donc très envahissant) plutôt de mauvais augure.
Pour mettre en images ce clip, le chanteur a fait appel à Sylvain Chomet dessinateur et scénariste de BD de 51 ans qui avait notamment signé le très beau film d'animation "Les Triplettes de Belleville" en 2003. Avec un court métrage d'animation astucieux, Sylvain Chomet et Stromae dénoncent l'utilisation néfaste de Twitter notamment grâce à un adorable petit oiseau bleu qui accompagne les humains et devient vorace en grandissant. Cette métaphore vise à dénoncer les conséquences parfois terrifiantes de l'utilisation excessive des réseaux sociaux. Les paroles se moquent déjà de l'influence parfois dangereuse de Twitter, la vidéo véhicule un message nettement plus violent. Obnubilés par leur smartphone, les êtres humains finissent d'abord dans le gosier, puis dans les fientes d'un épouvantable volatile bleu aux grandes dents après l'avoir empêché d'avoir une vie sociale stable et équilibrée.

Stromae paraphrase l'opéra de Bizet et invite tous ceux qui s'aiment à prendre garde à eux "et à tous ceux qui vous likent, les sourires en plastique sont souvent des coups d'hashtag". Stromae y est caricaturé en accroc aux réseaux sociaux. Son ami l'oiseau bleu prend de plus en plus de place dans sa vie jusqu'à l'emmener à la mort ("On crèvera tous comme des rats"). Sous ses airs enfantins, c'est une critique sombre, angoissante et radicale des selfies, smartphones, et autres Facebook ou Twitter qui ont envahi nos vies depuis quelques années. On peu se réjouir de voir quelqu'un d'aussi célèbre prendre ce type de combat en main même si d'une certaine façon cela participe à sa popularité par un marketing ciselé au millimètre et très efficace, puisque le clip, sorti mardi, a déjà été visionné plus de 3 millions de fois sur BuzzFeed Music en moins de 24 heures grâce aux réseaux sociaux!

Les nouvelles technologies numériques nous apportent beaucoup mais comme tout elles ont leur revers et il faut savoir s'en prémunir. Certains leaders d'opinion peuvent aider à une inversion des usages que la censure ou l'éducation sont impuissants à provoquer.
Qu'un artiste mette son talent et sa popularité au service de la prise de conscience par nos jeunes, des excès de certaines pratiques, moi je trouve ça bien comme j'aurais trouvé tout aussi bien que des Mike Jagger ou David Bowie parodient l'usage de stupéfiants même s'ils en étaient de forts consommateurs!