mercredi 25 février 2015

Beeeeeeh alors !!!


Bienvenue dans le monde des moutons wifi et de l’extension d’internet hors des zones densément peuplées.
Bienvenue dans le monde des moutons wifi et de l’extension d’internet hors des zones densément peuplées
Google n'est pas le seul à plancher sur un projet pour relier les territoires les plus reculés à Internet. Afin de permettre de déployer l'Internet sans-fil en rase campagne, Gordon Blair, professeur à l'université de Lancaster, compte installer des hotspots WifFi sur des... moutons. Il va mener une expérience grandeur réelle dans le comté de Conwy pendant laquelle il va équiper des moutons d'un collier high-tech et installer des capteurs. Généralisée, cette technique permettrait-elle de couvrir l'intégralité des zones actuellement non desservies?
Plus précisément, le projet de Gordon Blair consiste à établir des réseaux maillés (réseaux mesh) à partir d’équipements WiFi installés sur des moutons. Alors qu’un hotspot WiFi traditionnel est directement relié à Internet, un hotspot "mesh" peut-être connecté à Internet par l’intermédiaire d’une chaine de transmetteurs WiFi qui relaient l’information de point en point jusqu’à un site qui, lui,  accède directement à Internet.



Cette technique fonctionne parfaitement depuis plusieurs années et est utilisée notamment dans des zones rurales mal desservies par les réseaux de communication fixes. Elle est aussi très prisée par des populations qui y trouvent un moyen de communication communautaire et de démocratie participative  (Mesh Sayada en Tunisie par exemple) ou par des mouvements contestataires qui apprécient la possibilité de communiquer librement entre mobiles, sans censure ni captation d’informations par des entités extérieures (mouvement contre le gouvernement chinois à Hong-Kong,…). Un tel réseau est facile à mettre en œuvre dès lors que chaque membre est suffisamment proche d’un autre pour acheminer l’information jusqu’à sa destination. Des contestataires aux moutons, il n’y a qu’un pas que Blair pense franchir prochainement.

La mobilité ne pose aucune difficulté : les exemples précédents le prouvent. La seule contrainte sur ce point reste la nécessaire proximité entre les transmetteurs : la technologie actuelle autorise des distances pouvant aller jusqu’à 60 à 80 mètres suivant l’environnement. Un mouton éloigné des autres d’une distance supérieure à ces seuils deviendrait momentanément inopérant pour le réseau.

L’autonomie électrique est un élément clé dans la mise en œuvre du projet. Blair envisage d’équiper le bétail de mini capteurs solaires. Il reste à réduire la consommation des transmetteurs notamment en utilisant des antennes dites intelligentes qui orientent et concentrent leur faisceau d’émission en fonction des autres antennes qu’elles détectent dans leur environnement. Ce dispositif permet d’utiliser au mieux l’énergie transmise pour la diffusion du signal WiFi et d’améliorer la qualité de ce signal pour une transmission à plus longue distance.

Un autre point à prendre en compte sera l’interopérabilité des réseaux car pour assurer une communication continue, propagée sur de longues distances, il sera nécessaire non seulement que les moutons d’un même troupeau mais également que les troupeaux communiquent en eux, voire avec d’autres réseaux, quels  que soient les constructeurs ou les technologies employés. Une fois ces contraintes technologiques réglées, à des conditions financières compatibles avec les contraintes économiques des pays concernés, il est envisageable de déployer des réseaux à grande échelle pour couvrir des zones non desservies.

Il est clair que le choix de cet animal est plutôt judicieux : son poids lui permet de porter un équipement assez lourd et encombrant (jusqu’à 500g), un cheptel de plusieurs milliards de têtes (un mouton pour 3 habitants) et les pays en développement peuvent l’utiliser en agriculture de subsistance. Cela n’apportera pas la couverture universelle mais pourrait constituer des solutions intéressantes à certaines problématiques locales, notamment dans les pays dont le niveau de vie est le plus faible.

A  l’heure où de nombreuses municipalités se mettent à l’écopâturage pour l’entretien de leurs parcs, pourquoi ne pas suggérer à nos élus d’améliorer encore plus notre confort en transformant leurs moutons en hotspots WiFi ?


Cet article est inspiré de celui de Joël Gaget sur Atlantico.fr


Pml Technocool.fr

vendredi 20 février 2015

Le C.D.O. Chief Digital Officer un manager de transition

Depuis quelques années nous assistons au développement de la fonction C.D.O. (Chief Digital Officer) car les entreprises commencent à comprendre que le numérique peut accélérer leur développement. Pascal Cagni (ancien VP d’Apple Europe) disait récemment: "le virage numérique n'est pas une option tactique mais bien un impératif stratégique. Il doit irriguer et impacter la structure même de l'entreprise et la sensibilité de tous ses dirigeants opérationnels et fonctionnels et de tous ses administrateurs". Ceci donne tout son sens à la question "Serez-vous là encore demain?" thème d'introduction du 01Business Forum 2015, car la collecte et l'organisation des données internes et externes que permettent les nouvelles technologies numériques ouvrent des champs de business qui n'étaient même pas envisageables il y a une dizaine d'années. Il est donc important voire crucial de s'y positionner avant ses concurrents comme le montre une étude menée par le MIT et Capgemini " les entreprises les plus mûres sur le digital sont plus performantes – de 26% – que la moyenne de leur industrie".

Etre Digital ne se résume pas à créer un site internet ou à avoir une équipe web! C'est un état d'esprit qui tient compte des évolutions du marché et des clients et du fait que les cycles d'évolution ne sont plus les mêmes. Cet état d'esprit Digital s'appuie sur deux qualités qui peuvent paraître désuètes mais qui en fait sont fondamentales et doivent être présentes en même temps: l'orientation client et l'agilité. C'est ensuite grâce à toutes les nouvelles technologies numériques (Big Data, Profiling, ecommerce, email, …) que l'on pourra surfer sur les vagues du marché et affiner des stratégies de "long tails" qui n'est qu'une personnalisation à l'extrême du marketing rendue possible par le Big Data. Le sujet n'est donc pas de tout casser mais simplement de profiter de tout ce que les nouvelles technologies permettent de faire.

Mais on ne s'invente pas digital du jour au lendemain et pour en tirer partie les entreprises vont devoir se réformer comme le dit Jérôme TOLOT (administrateur et Directeur Général de GDF Suez) "les innovations rapides du monde digital modifient profondément les attentes de nos clients et notre environnement concurrentiel. De ce fait, elles nous obligent  à réinventer notre business model. Le digital induit un nouveau partage de la valeur auquel il convient de faire face sans tarder… il est indispensable que les dirigeants s’engagent avec leurs équipes dans la transformation de leur business model. Cela suppose des changements organisationnels et une évolution dans la composition de leurs équipes".

En France, des groupes comme Axa, April Assurances, Allianz, Accor, l’Oréal, Groupe Société Générale, Renault, Bouygues Telecom, Yves Rocher, La Poste et très récemment la SNCF et Publicis ont confié la numérisation de leurs activités à un Directeur Général ou un CDO. Et la tendance s’accélère, le cabinet américain Gartner prévoit que 25 % des entreprises devraient avoir leur CDO d'ici à fin 2015.




Ce métier s'impose petit à petit à l’intersection des fonctions de CIO (Informatique), CMO (Marketing) et COO (Operations), en France le CDO est souvent appelé Directeur de la Stratégie Digitale. Mais quelle est sa mission?
Jusqu'à présent, le monde vu de l'entreprise était conditionné par sa structure parcellaire et "silotée", chacun voiyant midi à sa porte: le commercial voit un client, le marketing voit un prospect, la RH un salarié, la communication un journaliste, la production un utilisateur, la DSI un usager, etc. … Aujourd'hui tous ces métiers doivent devenir digitaux. Ils interagissent avec et sont impactés par le web, les réseaux sociaux et les nouvelles technologies. Du coup chacun commence à se sentir concerné et à considérer l'enjeu du digital comme déterminant pour le développement de sa propre activité. Ils ont raison mais le risque est grand que chaque département s'aventure individuellement sur ce nouveau terrain et de voir ainsi apparaître de belles initiatives mais dispersées, mal coordonnées et incohérentes, elles pourraient finalement nuire au bien commun. C'est ce constat qui a donné naissance à ce nouveau métier de CDO qui porte la responsabilité de la transformation digitale et coordonne les actions des différentes entités de l'entreprise.

Beaucoup de sociétés se sont déjà glissées dans le lit du digital à travers la création d'un site vitrine ou de e-commerce. Cela s'est souvent fait en parallèle et sans coordination avec la partie commerciale traditionnelle de peur de la déstabiliser par un développement dont la réussite était incertaine. Contrairement aux idées de l'époque, ce canal de vente s'est développé et continue à le faire! On se retrouve donc aujourd'hui avec 2 structures de ventes, l'une physique et l'autre numérique qui se regardent en chien de faïence. D'un coté, la force commerciale traditionnelle (vendeurs ou magasins) accuse les petits jeunes d'internet de leur voler des clients. De l'autre, les équipes web pensent que la vente traditionnelle vit ses derniers jours! Là il faut rétablir une vérité, selon la FEVAD (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) les ventes sur internet ont beau être en fabuleuse progression de 12% en 2014, elles ne représentent encore que 5,5% du commerce de détail (8% en hors alimentaire). Cette situation conflictuelle n'est plus possible car le client (B2B ou B2C) a changé en adoptant rapidement les smartphones et tablettes il est devenu omni-canal et a inversé les rapports de force avec les marques. Il ne comprend plus qu'une entreprise dont il est client reste figée dans des positions nuisant à l'efficacité de sa relation, qu'elle ne le reconnaisse pas, ne se souvienne pas de ce qu'il a pu aller regarder sur internet quand il arrive en magasin ou continue à lui envoyer des publicités pour un produit qu'il vient d'acheter par exemple!

Cet article étant un peu long, je vous le présente en 2 fois. Un peu de suspens ne fait pas de mal en ces temps de vacances! La suite dans quelques jours: la mission du C.D.O.

A suivre.