samedi 3 janvier 2015

L'arobase a envahi notre vie mais d’où vient-il?


Vous possédez certainement une adresse électronique (adresse mail) et ne pouvez plus vous en passer. Plus qu'une identité, elle fait partie de vous comme un tatouage, peut-être pas aussi bien mis en valeur qu'ici! Mais avez-vous remarqué comment elle est faite (je veux parler de l'adresse!) et de quoi elle est composée ? Votre nom ou pseudonyme suivi de celui de votre opérateur les deux étant séparés par une drôle de lettre en forme de "a" entouré d'un cercle. On l'appelle "arobase".

Pour en trouver le sens et l'histoire, il faut remonter 40 ans en arrière. En 1971 exactement, Ray TOMLINSON inventait l'email pour la société BBN qui travaillait avec le gouvernement américain sur un projet permettant de faire passer un fichier d'un ordinateur à un autre. Au moment de définir les adresses de l'envoyeur et du receveur, il décide de les composer de 2 parties. D’un côté, le nom de l’utilisateur et, de l’autre, le nom de l’ordinateur sur lequel se trouve la boîte de réception. Par quoi séparer ces 2 parties? Le choix de Ray se porte sur l’arobase: @. Pourquoi? D’abord, ce signe se trouve sur le clavier d’ordinateur de Ray Tomlinson. Ensuite l’@ ne fait pas partie des noms communs ou propres (donc pas de risque de confusion) et a l’avantage en anglais de se prononcer "at", c’est-à-dire "chez" ou "à" en français. La première adresse électronique de l’histoire est ainsi tomlinson@bbn-tenexa (BBN pour le nom de l’employeur de Tomlinson et tenexa pour indiquer le système d’exploitation utilisé, Tenex).

Mais que faisait donc l’arobase, caractère tombé en désuétude, sur le clavier de l’ordinateur de Tomlinson ? 
L’arobase a connu son heure de gloire au XIXe siècle aux Etats-Unis, où les commerçants l’utilisaient pour indiquer un prix unitaire "2 books @ $10". Les machines à écrire, commercialisées à partir de 1873 ont proposé ce caractère sur leur clavier pour satisfaire commerciaux et comptables. Et comme, par facilité, les concepteurs des premiers systèmes informatiques reprirent les claviers des machines à écrire, l’arobase survécut.

On retrouve ce même symbole au XVIIè siècle chez les commerçants espagnols et portugais qui l'utilisaient comme unité de mesure sous le nom d'arroba (25 livres espagnoles soit environ 11,5 kg). Avant cela, selon certains linguistes, il apparait au VIè siècle dans des manuscrits latins. Puis au XIIè siècle dans les documents officiels rédigés en latin.

Un peu d'histoire ne fait pas de mal en ce début d'année 2015 que je vous souhaite encore une fois bonne et heureuse!

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